Un peu d'histoire

Albertville
sur la rive occidentale du lac Tanganyika
(alt. 785 m, au niveau du lac)

 

La station d'Albertville fut fondée le 30 décembre 1891 par le Capitaine Jacques revenu en Afrique (il avait fait un premier terme au service de l'Etat Indépendant du Congo de 1887 à 1890) comme volontaire à la Société antiesclavagiste belge qui, suite à la croisade déclenchée par le cardinal Lavigerie, avait fondé, en juillet 1890, un corps spécial de volontaires pour opérer au lac Tanganyika contre les trafiquants qui se livraient à la traite des Noirs.

Le fortin que Jacques dénomma Albertville se trouvait à 15 km au sud de l'embouchure de la Lukuga. Le 5 avril 1892, un des adjoints de Jacques, le sergent Alexis Vrithoff, était tué en défendant la Lukuga. Du 16 août 1892 au 1er janvier 1893, Albertville fut assiégée par les trafiquants arabes installés à Kataki. La guerre contre les Arabes du Tanganyika dura 3 années. Grâce aux efforts de Jacques, des PP. Blancs de la Mission de Mpala (fondée en février 1892 par celui qui devait devenir Monseigneur Roelens, Vicaire apostolique du Tanganyika) et du capitaine Joubert, ancien zouave pontifical, arrivé à Mpala en 1882 et qui s'était chargé de la protection des missions des PP. Blancs, les Marungu furent sauvegardés de la ruine qu'amenaient les expéditions des chasseurs d'esclaves.

Notons que Jacques continua sa carrière à la Colonie de 1895 à 1905 et que durant la guerre de 1914-1918, il s'illustra à Dixmude et fut anobli avec le titre de baron Jacques de Dixmude.

Après le départ des Arabes, Albertville fut peu à peu délaissée au profit du poste militaire de M'Toa, installé au nord de la Lukuga. En 1914, Albertville devint la base du groupement du Tanganyika pour la campagne de l'Est Africain. Depuis l'arrivée du rail au Tanganyika (1915), la création du port (1916) et l'ouverture des charbonnages de Greinerville, ce poste n'a cessé de prendre de l'importance.

Fin 1940, une base militaire sud-africaine, puis une base britannique y furent établies pour l'organisation des transports de troupes vers l'Abyssinie et le Kenya.

De 1944 à 1945, un camp de transit y fut organisé pour accueillir et démobiliser les troupes du Corps Expéditionnaire de la Force Publique revenues du Moyen-Orient.


M'Toa fut, de 1860 à 1894, le grand port arabe de la rive ouest du lac Tanganyika. C'est là qu'étaient embarquées la plupart des caravanes d'esclaves et d'ivoire partant du Congo à destination d'Ujiji et de Zanzibar.
Les explorateurs européens venant de la Côte Orientale y débarquèrent pour se rendre au Maniema.

En 1882, une mission protestante anglaise dénommée "Plymouth Rok" y était installée. Elle fut abandonnée et transférée sur l'île de Kawala en face de M'Toa. Les récits des missionnaires ont confirmé l'ampleur de la traite des esclaves et la façon inhumaine avec laquelle était traité le bétail humain.

Durant la guerre de 1914-1918, M'Toa fut une base militaire d'hydravions, lesquels détruisirent, dans le port de Kigoma, ce qui restait de la flotille allemande du Tanganyika.

Congo Belge et Ruanda-Urundi - Guide du Voyageur - 4e édition 1958.